8h30 : On dĂ©colle du camp, accompagnĂ© par le fantĂŽme de Johnny H. qui nous susurre un vigoureux « Optic 3000 » au creux de lâoreille. Aujourdâhui, on suit les conseils avisĂ©s de lâincontournable Kiki dâAulus. Ce dernier nous a vivement conseillĂ© de monter au sommet de NĂ©ouvielle , afin dâinaugurer notre premier 3000 en famille.
16h30 : Le soleil cogne dur au-dessus de nos tĂȘtes. Le nĂ©vĂ©, par effet albĂ©do, nous brĂ»le le visage. Notre nez, nos pommettes et notre cou photosynthĂ©tisent le rougeâŠ
16h45 : DerniĂšre ligne droite. Nous dĂ©posons notre sac de rando et allĂ©geons le porte-bĂ©bĂ© dâAriane. La derniĂšre partie de cette ascension, commençant par un long nevĂ© est particuliĂšrement raide. La dĂ©cision dâenlever le coussin rembourrĂ© de sacs de couchage de notre ne lui plaĂźt guĂšre : Ariane pousse de longues plaintes dans la montĂ©eâŠ
16h50 : On vient de rĂ©aliser quâil est dĂ©jĂ trĂšs tard et quâil reste encore beaucoup de chemin jusquâau bivouac, une fois le sommet atteint.
16h51 : En bon parents irresponsables, nous prenons la dĂ©cision de rebrousser chemin. Le 3000 ce ne sera pas pour aujourdâhui !
16h52 : JĂ©rĂŽme, en « faux blond » de son Ă©tat, entame la descente en ski-basket…. une discipline peu recommandĂ©e avec un bĂ©bĂ© sur le dos⊠Lyzou supervisant la scĂšne, lui prie dâarrĂȘter… …Pas envie dâattendre 2h lâhĂ©lico et de mettre fin Ă notre traversĂ©e sur ce nĂ©vĂ©!
17h02 : La suite de la rando se dessinant sous nos yeux – avant le confortable bivouac – nâest pas des plus rĂ©jouissantes. Il sâagit maintenant de remonter sur 100D+ pour atteindre la brĂšche de Chausenque, avant de basculer de lâautre cĂŽtĂ© et dĂ©couvrir lâenvers du dĂ©cor…
17h30 : La petite famille enjambe la brĂšche et fait face, sans surprise, Ă un paysage dĂ©solĂ©, un thĂ©Ăątre minĂ©ral vertical peu empruntĂ©, oĂč la roche a Ă©tĂ© fortement arenisĂ©e .
17h31 : En mĂȘme temps, une vĂ©ritable brĂšche se doit dâĂȘtre scabreuse des deux cĂŽtĂ©s, sinon elle perdrait tristement son nomâŠ
17h32 : Pour ajouter du rĂ©alisme Ă la scĂšne, on aimerait rapporter quâAriane se cramponnait de part et dâautre de son porte-bĂ©bĂ©, alors quâun vacarme de roches sâentrechoquant se jouait sous les pieds de son courageux porteur.Mais, la belle sâĂ©tait doucement laissĂ©e glisser dans les bras de MorphĂ©e, la bouche grande ouverte, le filet de bave en sortant
18h32 : AprĂšs avoir repris plusieurs fois notre respiration et passĂ© plus dâ1 heure sur les raides pentes de la brĂšche, nous atteignons un immense chaos de blocs, les lacs en ligne de mire.
18h45 : Nos annĂ©es dâentraĂźnement sur les digues de Palavas-les-flots nous servent enfin! Il est lâheure de briller… Avec prudence, mais aussi avec brillanceâŠ
19h00 : Une cĂ©lĂšbre citation de Benoit Poelvoorde dans [Les randonneurs] nous revient Ă lâesprit : « la marche est une succession de chutes rattrapĂ©es et de dĂ©sĂ©quilibres compensĂ©s. »
19h22 : Le camp est installĂ©! Morale de la journĂ©e : on nâaura pas fait de 3000, mais ça aura quand mĂȘme Ă©tĂ© a hell of a day !
Classés dans :2020 - Traversée des Pyrénées à pied avec bébé, Carnet de bord
Cet article a été écrit par Alizée Conraud
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